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La situation géographique

La commune de Brou est située en Eure-et-Loir au sud-ouest du département. La proximité des départements de l'Orne, de la Sarthe du Loir-et-Cher et du Loiret souligne que la commune est à l'interface de 3 régions : Centre, Pays de Loire et Normandie.

La commune est à 21 km au nord-ouest de Châteaudun, à 38 km de Chartres et 70 km d'Orléans. L'accès à l'autoroute A11 (L'océane) est à 10km et s'effectue au niveau de l'échangeur de Luigny. La ligne ferroviaire Courtalain-Paris passe sur son territoire et permet de rejoindre Chartres en un peu plus de 30 mn et Paris en un peu moins de 2h00.

Avec une altitude comprise entre 147 mètres et 201 mètres, la commune est limitrophe au nord de Mottereau, à l'est de Yèvres, au sud d'Unverre, à l'ouest de Dampierre-sous-Brou.

Outre le bourg, la commune comprend les hameaux suivants : Beaufour, Bellevue, Le Bois Planté, Les Bordes, La Bretonnière, La Champronière, Le Crochet, Les Fontaines, Freté, Le Grand Cerf, La Grange, La Grelotterie, Le Grippet, Le Gros Chêne, La Grosse Pierre, La Guignetière, La Maison Rouge, Les Mantailles, Le Mont Blanc, La Noue Gadeau, Le Nivers, Le Petit Vivier, Le Plant, Poméan, Puits Rond, La Roche, Le Thuilay, La Tremblaye, Trianon, Vaugelan, Villaiseau et Le Vivier.

La commune de Brou fait partie de la région naturelle du Perche, et plus particulièrement du Perche-Gouët. Elle est traversée, d'est en ouest par l'Ozanne, un affluent du Loir.
Le territoire broutain marque la transition entre les collines du Perche et la plaine de Beauce.

Depuis 2007, la commune de Brou a été labellisée station verte, ce qui lui permet d'être identifiée comme destination touristique de loisirs et de vacances. En Eure et Loir, seules trois autres communes ont reçu ce label : Bonneval, Cloyes-sur-le-Loir et Senonches.

Le canton de Brou

La commune appartient à l'arrondissement de Châteaudun et est chef-lieu du canton.

L'arrondissement de Châteaudun regroupe 5 cantons : Bonneval, Brou, Châteaudun, Cloyessur-le-Loir et Orgères-en-Beauce.

Le canton de Brou regroupe 11 communes (Brou, Bullou, Dampierre-sous-Brou, Dangeau, Gohory, Mezières-au-Perche, Mottereau, Saint-Avit-les-Guêpières, Unverre, Vieuvicq et Yèvres) et compte en 2007, 9 334 habitants pour une superficie de 239 km2. La densité du canton est donc d'environ 39 habitants/km2.

Ce canton a connu entre 1968 et 1982 une décroissance relative, puisque la population a atteint le seuil des 4 544 habitants, soit une baisse de 355 personnes. Cependant depuis 1990, la population ne cesse de croitre passant de 4 894 en 1990 à 5 499 en 2009, soit un taux de croissance d'environ 12%.
Le chef-lieu de canton Brou regroupe à lui seul près de 40% de la population totale. Après Yèvres qui regroupe environ 1800 personnes, les autres communes présentent des populations comprises entre 150 et 1000 habitants.

L'élément le plus révélateur de Brou est sa position périphérique au regard des différentes unités administratives : régions, départements, agglomérations (Nogent-le-Rotrou et Chartres).

L'histoire de la commune

Genèse


D'après Adrien de Valois, historien français du XVIIe siècle, Brou tire son nom d'un vieux mot latin «Braium», qui signifie boue. En effet, les vielles chartes affirment que Brou était jadis un lieu fangeux, boueux, marécageux. Des déformations du mot «Braium» telles que «Braiotum >> ont tour à tour désigné Brou. Vers la fin du Moyen Age, Brou perdit ses noms latins et s'appela Brou le Château Gouët (1415), puis du XVIe au XVIIe siècle, Brou la Noble (1620), Brou sur l'Ozanne en 1626, Brou le Chartrain, Saint Lubin de Brou (1720), et enfin Brou.

Histoire locale

La ville de Brou, située dans le petit Perche ou Perche-Gouët, est une des plus anciennes localités de l'arrondissement de Châteaudun. Il est difficile de reconstituer l'histoire locale de Brou, mais des fouilles ont permis de découvrir des haches polies qui montrent que le territoire est occupé par l'homme depuis des millénaires.

Pendant la préhistoire, le Perche n'est qu'une forêt primitive, hostile et peu peuplée. C'est au cours du néolithique que les premiers défrichements sont entrepris. L'histoire de ces forêts est intimement liée avec celle des monastères où les moines ont pu trouver des espaces propices à la solitude et la prière. Brou appartient à la première période d'évangélisation du Perche. En effet, l'ermite Saint Avit qui vivait au Ve siècle fonda sur la rive droite de l'Ozanne un monastère dédié à Saint Romain donnant naissance au faubourg actuel de la Madeleine. Saint lubin y vécut jusqu'à ce qu'il fut élu évêque de Chartres en 544. Il dépendait de l'abbaye de Cluny puis passa sous les ordres de l'abbaye de Saint-Père en Vallée.
Le prieuré possédait des terres, des métairies et des moulins sur les paroisses environnantes sur lesquelles il avait un droit de justice ainsi que des droits seigneuriaux. Les siècles qui suivent la fin du monde antique sont dominés par l'introduction et par l'expansion du christianisme.

Dès l'origine, l'occupation du territoire obéit aux logiques du relief, des cheminements et de la recherche d'implantation la plus favorable. En effet, le territoire de la commune disposait d'éléments propices à l'implantation humaine : l'Ozanne fournissait l'eau et le poisson, la forêt offrait le bois de chauffage et regorgeait de fruits et de gibier, le silex en abondance permettait la fabrication d'armes et d'outils, et la qualité des sols favorisait les cultures. La proximité de l'eau importait particulièrement dans un milieu peu riche en sources comme le plateau beauceron. La recherche de bons sols se discerne aisément à travers le contraste opposant la Beauce et le Perche.
La région occupait une place stratégique dans le réseau de circulation de l'époque qui s'appuie essentiellement sur les voies d'eau car ces dernières forment les axes de pénétration les plus commodes et les plus usités.

La toponymie celtique existe en Dunois, elle concerne particulièrement les noms de rivières : le Loir, la Conie, l'Aigre, l'Yerre et l'Ozanne portent des noms celtiques ou préceltiques, ce qui signifie que les vallées étaient des points de repères anciens et permanents.

Du Vème au Xème siècle, la région subit toute une série d'invasions : les francs à la fin du Vème avec l'apparition de circonscriptions (« pagi > dirigées par un comte. L'époque mérovingienne a constitué un temps fort dans l'aménagement des campagnes. Après la période carolingienne, où la paix est assurée, les temps redeviennent plus difficiles avec les menaces des Bretons puis les attaques des Normands.

Au XIeme-XIIème siècle, la mise en place du système féodal se traduit par un recul de l'autorité centrale et une parcellisation du pouvoir. La souveraineté n'est qu'un mélange de domaines, de fiefs, de justices et de droits. Le pouvoir se manifeste par le ban ; il est militaire et judiciaire. La féodalité et le système seigneurial s'établissent dans les campagnes : l'autorité s'exerce dorénavant à partir des châteaux, qui dominent les paysans dont ils exigent corvées, service militaire et droits divers. En même temps un renouveau économique s'affirme en Beauce : on remet en valeur les terres, on plante des vignes, on construit des moulins, on fonde des bourgs...
La mise en valeur des campagnes s'accélère avec de nombreux défrichements sous l'impulsion des petits nobles, des chevaliers et des établissements religieux.
L'économie rurale repose sur la production de céréales et explique la multiplication des moulins à farine.

La parcellisation du pouvoir et le dynamisme économique donnent une autonomie extrêmement forte aux comtes. Ce contexte favorisait l'insécurité qui pouvait intervenir à tout moment et pour des causes très diverses.
Les châteaux qui apparaissent dans la documentation du XIeme traduisent cette atmosphère d'insécurité.

Le territoire de Brou faisait alors partie du domaine de Clovis. Clotilde, son épouse, en fit don après la mort de Clovis aux religieux de Saint Père de Chartres. Plus tard le domaine passa aux mains des évêques qui en restèrent fort longtemps suzerains.

Vers le milieu du XIe siècle Guillaume de Gouët 1er, seigneur de Montmirail, d'Authon et de la Bazoche, acquiert les baronnies de Brou et Alluyes par mariage. En effet, il épousa Mathilde, fille de Gautier d'Alluyes. Les cinq baronnies furent réunies vers 1050 et formèrent le «Perche Gouët»; la contrepartie fut « de relever pour tous ces fiefs de l'évêque de Chartres ».
La Baronnie de Brou arbore le qualificatif de « La Noble ». La seigneurie du Perche-Gouët s'est conservée jusqu'à la Révolution.

Bâtie sur la rive gauche de la rivière d'Ozanne, la ville ancienne s'étendait sur 17 ha du levant au couchant et forme une figure oblongue de peu de profondeur. Guillaume Gouët II fit construire en 1080 un château fort sur une motte d'environ 45 mètres de diamètre, à l'emplacement actuel de la place de la Nation (anciennement place de la Basse Cour). Il fit agrandir la ville qui fut entourée de murailles, de fossés et qui devint une des meilleures places fortes de la région.

Dominant la campagne, ce fort était défendu au sud par la rivière, au nord par de larges et profonds fossés, sur le bord desquels était un chemin de ronde et à l'est par un étang de 2 ha dont la chaussée s'étendait le long du bourg de la Madeleine, depuis les Bordes jusqu'à la rivière. Près de la basse-cour, se trouvait un moulin, dit le moulin Banal. Cette chaussée et la digue du moulin servaient de chemin public pour arriver à la porte Saint-Jean.
En effet, Brou avait deux portes : l'une au couchant, appelée la porte de Saint-Jean ; l'autre au levant, dite du pont Mousson. Chacune de ces portes avait son pont levis sur les fossés, des corps-degarde en défendaient l'entrée. Celui de la porte Saint-Jean a été détruit en 1770.

Les allées pavées retracent les limites du château qui fut détruit sous le règne d'Henri IV. Il ne reste que quelques vestiges de l'enceinte fortifiée. Il semble que Guillaume II ait aussi fait construire un hospice ou un hôpital à proximité du château, pour héberger les pèlerins qui se rendaient à Saint-Jacques-de-Compostelle.

Outre le manoir entouré de maisons bâties sans ordre, Brou comportait une église et deux fondations religieuses, le prieuré Saint-Jean et le prieuré Saint-Romain. Il ne reste que quelques vestiges de ces deux institutions. Le prieuré Saint-Jean et la chapelle auraient été fondés au début du XIIème siècle dans un style roman. Laissé à l'abandon à partir de 1644, le prieuré est démoli vers 1660 tandis que la chapelle est maintenue sans que le culte ne puisse y être exercé.
Après la Révolution, les biens furent vendus aux enchères. La chapelle est convertie en logements vers 1840, des fenêtres et des portes sont ouvertes, d'autres bouchées et deux bâtiments annexes sont accolés au mur nord.

En juillet 1944, l'immeuble est ébranlé par les bombardements alliés et déclaré dangereux. La chapelle est alors utilisée comme garage.

Quant au faubourg de la Madeleine, situé sur l'autre rive de l'Ozanne, il possédait aussi son église, construite en bois avant d'être remplacée vers le milieu du XIème siècle par un édifice en pierres.

C'est dans cette église que Guillaume Gouet II décida avec sa femme d'y être inhumés à leur mort. HUVU vu un IULIA.

Détruit par les Normands, le monastère Saint-Romain fut relevé dans la seconde moitié du XIème siècle et à nouveau saccagé pendant la guerre de Cent Ans. Il ne reste que quelques ruines qui se situent dans le passage du même nom.
La chapelle du prieuré fut désaffectée vers 1770 et on transféra son mobilier à l'église de la Madeleine et les corps transportés au cimetière de la Madeleine.