Retour


Présentation générale

Commune du Plateau du Neubourg, au nord-ouest d'EVREUX, IVILLE se situe au nord du NEUBOURG.

IVILLE est une commune du canton du Neubourg, dans l'arrondissement d'EVREUX.

Les RD840, RD80, RD84 et RD85 assurent une desserte aisée de la commune.

Les communes limitrophes de IVILLE sont :
EPEGARD, VITOT, CROSVILLE-LA-VIEILLE, LE TRONCQ, HECTOMARE, CRESTOT, CESSEVILLE et MARBEUF.

Le territoire communal s'étend sur une superficie de 881 hectares.

La densité était de 46 habitants au km2 en 1999.

L'urbanisation de la commune est concentrée autour de la RD840, formant «Le Village ».

La commune compte en outre un petit hameau dans sa partie nord-ouest, le hameau des « Mares »

Un peu d'histoire...

Toponymie

Le nom de « YVILLA » est attesté en 1181. La formation toponymique révèle l'occupation anglo-scandinave du territoire.
Deux hypothèse sont avancées quant à l'origine de l'élément anthroponymique : la « ville » de Wido, nom d'homme germanique, ou de Hwita, nom d'homme anglo-saxon. La seconde hypothèse peut être préférée, notamment si l'on s'en réfère à l'homonyme d'Iville en Seine-Maritime : Yville-sur-Seine, que l'on trouve en 1025 nommée Witvilla. L'histoire connue d'IVILLE du Moyen-Age à la Révolution

Avant l'époque moderne

Iville : un territoire, trois fiefs

On sait qu'au 12eme siècle, la seigneurie de la paroisse d'Iville était divisée en trois portions : Iville-Conches, Iville-Croix et lville-la-Garenne ou Saint-Antoine.
On note que l'église, dédiée à Notre-Dame, était à la présentation de l'abbé de La Croix (*). comme la chapelle Saint-Michel qui dans existait l'église, et que les prieurs de La Croix étaient patrons du bénéfice. Iville-Conches. Dans la charte de fondation de l'abbaye de Conches, Robert d'lville donna aux religieux de Saint-Pierre la moitié de la dime d'Iville, du consentement de Raoul de Tosny, son suzerain. Par sa bulle de 1234, le pape Grégoire IX confirma aux moines de Conches la moitié de la dime d'lville. Iville-Croix. Le pape Lucius Il confirma en 1181 aux religieux de La Croix l'église de Notre-Dame d'lville.
Cette confirmation fut reprise par le pape Innocent III dans sa bulle du 20 mai 1199. Au 15 siècle, le commandeur du couvent de Saint-Antoine de Rouen voulut contester aux religieux de La Croix le patronage d'Iville, mais une sentence du lieutenant du bailli d'Evreux en 1486 le débouta de ses prétentions. De 1574 à 1701, les religieux de La Croix éprouvent durement les finances de la paroisse, demandant des prêts tout en cherchant à vendre le fief aux Hallebout, seigneurs d'lville. En 1701, un arrêt du Parlement de Rouen décide que les religieux de La Croix étaient les gros décimateurs de la paroisse. Iville-la-Garenne. En 1418, Nicolas de Garenne signe la capitulation d'Ivry qu'il livre aux Anglais ; il rentre dans son fief d'lville en 1432, époque à laquelle il le vend aux religieux de Saint-Antoine de Rouen. En 1520, le fief d'lville-SaintAntoine est vendu au seigneur d'Amfreville-la-Campagne, Guillaume Le Goupil. Le destin du fief d'Iville-Saint-Antoine demeure ensuite très lié à la seigneurie d'Amfreville, restant dans les possessions des descendants de Guillaume Le Goupil. En 1655, Iville-Saint-Antoine et Amfreville sont vendus à Charles Puchot, sieur de Plessis et conseiller au Parlement. Puis, en 1729, Benigne-Etienne-François Poret, sieur de Boisement, acquiert l'ensemble. A la tête d'un important domaine, son fils, Benigne Poret, prendra les titres de vicomte de Blosseville, baron de Buchy, seigneur de Bois-Heroult, Bois-Bordel, Sainte-Croix-les-Authieux, Chef-de-l'Eau, Amfreville-la-Campagne, Bondeville, Vattetot-surMer, ancien procureur en la Chambre des comptes de Normandie. Benigne Porte, dernier seigneur de Saint-Antoined'lville meurt en 1828, à un âge très avancé. (*) La Croix-Saint-Leufroy

Le Manoir  "Au Galois"

Il existait au 14ème siècle à Iville un manoir dit « Au Galois », qui avait droit de franc-jugeur dans la forêt du Neubourg. On apprend qu'en 1396, Jean Becquet, dit Mauléon, est propriétaire de ce manoir.

Les autres fiefs : Les Mares, Mahiet, Le Perrey

S'agissant du fief des Mares, Geuffin des Mares était, en 1157, censitaire de Saint-Antoine d'lville. Les fiefs Mahiet et Le Perrey appartenaient, eux, primitivement à la famille d'Harcourt. Après avoir été vendus séparément à différents seigneurs, les deux fiefs figurent, à la fin du 16eme siècle, dans la liste des biens de la famille Le Cordier, seigneurs de la Pyle et du Troncq. En 1786, aveu et dénombrement du fief Mahiet relevant d'Amfreville-la-Campagne fut rendu par Louis-Alexandre de Savary, grand-maître honaraire des Eaux et Forêts de Normandie, fils de feu Pierre-Philémon de Savary et de MarieAngélique Le Cordier, du Troncq.

L'église Notre-Dame

Avec son choeur voûté en pierre datant du 13eme, sa tour monumentale, son retable du 17eme, l'église Notre-Dame offre un intérêt architectural indéniable, reconnu d'ailleurs par son classement à l'inventaire des Monuments Historiques. D'autre part, les nombreuses statues thaumaturges qu'elle abrite suscitent une grande curiosité, liée notamment à la « réputation » des saints-guérisseurs. A proximité de l'église, l'if du cimetière, qui a plus de 250 ans, est aussi l'objet d'un intérêt particulier.

Figures et personnalités locales

Les Bouthor et le cirque sous chapiteau 

C'est à Iville que serait né le cirque sous chapiteau. En 1804, Jean-Baptiste Bouthor, cavalier hors pair et ancien soldat du prince de Condé, s'installe à Iville. Féru d'équitation, il part à la conquête du public à grand renfort de numéros de chevaux, de clowns et de jonglerie. C'est ici que germe son idée de spectacles de cirque d'abord en plein air puis à l'intérieur de chapiteaux démontables pour protéger le public et les artistes des intempéries, des chapiteaux directement inspirés des tentes militaires avec leur måt circulaire.
Au-delà du pragmatisme, le principe permet surtout à la troupe de pouvoir rapidement faire la tournée des petites villes, là où les places pour se produire sont moins prisées mais aussi moins chères.
En hommage à la célèbre famille, la commune a baptisé une de ses voies « rue du cirque Bouthor ». Autre clin d'oeil à l'histoire : la commune accueille depuis quelques années une école de cirque qui accueille les enfants de 3 à 10 ans.

Gaston Leroux, écrivain (1868-1927)

L'auteur des aventures de Rouletabille et, notamment, du Mystère de la chambre jaune avait sa famille à Iville, où se trouve encore la célèbre « chambre jaune », conservée dans son état d'origine.

Jules Vallois, industriel

L'inventeur du procédé de fabrication des cordages et fondateur de la corderie de Notre-Dame-de-Bondeville (devenue musée) possédait une maison de famille à Iville.

Natole la lune et l'Anatolie

Natole la lune ne figure certes pas à la rubrique des figures nationales. Toutefois, Anatole (de son vrai prénom) a durablement marqué ce que l'on peut appeler la « petite » histoire de la commune. Au début du siècle, ledit Anatole, plus connu sous le pseudonyme de « Natole la lune » pour son côté poète, se vit confier par la municipalité l'entretien des mares où venaient s'abreuver les troupeaux.
A l'occasion de la Saint-Eutrope, date de la fête du village, Natole s'intronisa capitaine afin de pouvoir faire voyager des passagers sur les flots des mares de Gibelmare et du Routoir. D'année en année, la « sortie en mare » devint l'attraction très attendue de la fête patronale à la Saint-Eutrope. Natole et son embarcation, « L'Anatolie », devinrent de véritables figures et fiertés locales. Hélas, à l'occasion d'une Saint-Eutrope très chaloupée, l'Anatolie chavira et les aventures maritimes furent stoppées durant de longues années.
La tradition a néanmoins eu raison de ce naufrage : ces vingt dernières années ont vu la Anatolie II  puis l'Anatolie Ill  partir à l'assaut des rives des mares communales. La dernière croisière a eu lieu à l'occasion de la Saint-Eutrope de 1999.