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HISTORIQUE SOMMAIRE

Les premiers vestiges témoignant de l'existence ancienne de la commune de MARSANNE sont quelques villas gallo-romaines dispersées dans la plaine ; nul doute donc qu'un village gaulois a préexisté à l'occupation romaine.

L'existence de MARSANNE se retrouve sur des pièces de monnaies utilisées en Valentinois entre 879 et 950. En 1099, il est fait état, pour la première fois, dans une charte des Adhémar, de « Humbert, comte de Marsanne en sa forteresse ». Le village est alors installé sur le piton rocheux au Nord Est du village.

La découverte d'une motte castrale au Châtelard (la colline située à l'est du Mont Peyrieux, à environ deux kilomètres au sud du village), témoigne d'une implantation médiévale plus ancienne sur une autre partie du territoire.

A la fin du Xème siècle, MARSANNE est devenu le chef-lieu d'une seigneurie relevant des comtes du Valentinois. En 1156, la fille de la comtesse de MARSANNE épouse d'ailleurs le tenant du titre, Berthon de Poitiers. Marsanne devient alors terre patrimoniale des Poitiers, comtes du Valentinois et du Diois.

En 1354, Aymar de Poitiers, seigneur de Marsanne, fait don aux marsannais de la montagne du Fresnau, avec ses forêts, bois et pâturages.

Au cours de cette période, MARSANNE connaît d'importantes violences armées (la guerre des Albigeois, le schisme de la papauté); en 1419, à la mort du dernier comte de Poitiers, Marsanne passe pour un temps sous domination pontificale puis échoue aux mains du dauphin Louis XI ; ce dernier fait alors don de Marsanne aux Adhémar de Grignan. Il fait également voter au Parlement de Grenoble des subsides importants pour reconstruire le village, et notamment agrandir les remparts.

Le village connaît alors une période florissante économiquement. Un décret de François Ier annonce la création de deux foires officielles à MARSANNE. Mais les guerres de religion ne tardent pas à faire rage ; le village est envahi par deux fois, notamment en 1588, par Lesdiguières qui fait le siège de MARSANNE.

La citadelle résiste, bien défendue par le Chevalier de Coursas, mais le village est détruit.

L'Edit de Nantes ramène un peu de paix et de sécurité.
Pour la première fois, MARSANNE sort de ses remparts et coule le long de la rue Comte de Poitiers.

En 1784, les seigneurs de MARSANNE, ruinés, vendent le village aux Martin de la Porte ; ils seront ses derniers seigneurs avant la Révolution. Cette dernière se passe en douceur ; on recense en effet à la révolution environ 300 propriétaires à MARSANNE (achat progressif de lopins de terres au seigneur en difficulté financière et habitude de gérer depuis la donation de la forêt).

Au cours du XIXème siècle, MARSANNE connaît un important développement, dans les années 1830 s'ouvre en effet une période de prospérité. L'agriculture locale profite des nouvelles techniques ; la vigne et la sériciculture familiale connaissent leur âge d'or qui assurera pour chaque foyer un revenu annuel appréciable, jusqu'au drame du phylloxera en 1882.

MARSANNE connaît alors une explosion démographique (cf. infra), elle passe de 1075 habitants en 1801 à 1619 habitants en 1861.
Le commerce et l'artisanat ont prospéré en conséquence, favorisés par la création de routes nouvelles : la D 57 de Cléon à Loriol et la D 105 de Montélimar à Crest. En effet, cette économie florissante engendra un vaste développement de l'urbanisme, notamment sous l'influence du maire de MARSANNE, ancien ingénieur des Ponts et Chaussées, Charles-Joseph de Montluisant.

C'est à cette époque qu'un futur homme d'Etat, Emile Loubet (1838-1929) naquit et grandit à MARSANNE.

SITUATION GEOGRAPHIQUE

Chef lieu de canton, la commune de MARSANNE est située au Sud de Valence et à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Montélimar, dans la plaine de l'Ancelle.

Le bourg de MARSANNE, au carrefour de nombreuses routes, est relié à la ville de Montélimar par la route départementale n° 105. La route départementale n°6 qui relie Montélimar à Crest, via Cléon d'Andran, traverse le territoire de MARSANNE dans sa partie Sud.

Le chemin départemental n°57 passe également au coeur du village de MARSANNE ; elle relie Loriol à Cléon d'Andran. Le CD n°107 relie Marsanne à Puy-Saint-Martin via Roynac et enfin, le CD n°134, en partant du village de MARSANNE, rejoint la route départementale n°6.

A la croisée des chemins, le bourg reste toutefois en dehors des flux entre Montélimar et Crest dans la mesure où la D6 coupe dans la plaine.

DEMOGRAPHIE

C'est dans les années 1860 que la population de MARSANNE est la plus élevée avec 1619 habitants en 1861. Depuis cette date, elle n'a eu de cesse de baisser jusque dans les années 1980 où l'on ne compte plus que 772 habitants en 1982, soit une perte d'environ 52%.

La population de MARSANNE a subi la même évolution que la plupart des communes en France, avec une lente décroissance qui découle de l'exode rural, amorcé à la fin du XIXème siècle, puis des déficits des deux guerres.

ENJEUX DEMOGRAPHIQUES

La commune de MARSANNE a connu une croissance démographique plus tardive que celle enregistrée dans le canton. En effet, jusqu'en 1982, elle perdait de sa population, malgré un solde migratoire déjà légèrement positif entre 1975 et 1982. Depuis cette date, elle ne cesse d'accueillir de nouveaux arrivants et profite même, depuis 1990, d'un solde naturel positif consécutif à l'arrivée de jeunes ménages dans les années 1980.

Si le solde migratoire reste important, il faut souligner que les personnes venues s'installer dans la commune entre 1990 et 1999 diffèrent de celles arrivées au cours de la décennie précédente. En effet, à côté de jeunes couples ayant des enfants ou étant susceptibles d'en avoir, sont arrivés, en majorité, de jeunes retraités dynamiques.
Aujourd'hui, les retraités sont quasiment le seul type de population ayant les moyens de s'installer dans la commune en raison d'un prix du foncier en augmentation régulière.

Ces éléments laissent à penser que sans une intervention volontariste de la municipalité, l'évolution de la population à MARSANNE suivra celle déjà amorcée dans le canton, à savoir, un vieillissement progressif de la population.

En effet, l'analyse de la population par groupe d'âges montre une baisse significative des « 20-39 ans », tranche d'âges susceptible d'avoir des enfants, au profit des « 40-59 ans » qui connaissent une hausse importante ; cette augmentation préfigure le vieillissement de la population marsannaise qui voit pour l'instant baisser le nombre de ses personnes âgées.