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Williers est une petite commune rurale ardennaise appartenant au canton de Carignan et à l'arrondissement de Sedan.
Ce village frontalier avec la Belgique compte actuellement 44 "Ouirots" (nom des habitants). Le territoire communal couvre quant à lui une superficie totale de 230 hectares, dont 66 ha environ de bois et forêts.

Les communes limitrophes sont :
- au Nord et à l'Est : Florenville (Belgique),
- au sud-est : Puilly-et-Charbeaux,
- au sud et à l'Ouest : Mogues.

Williers fait partie du pays des Trois Cantons, qui regroupe les cantons de Carignan, Mouzon et Raucourt, et qui jouxte la Belgique et le département de la Meuse.

Cette situation géographique privilégiée le place à 2 h 30 de Paris, 1 h de Reims, 1 h 30 de Bruxelles.

Le territoire intercommunal est traversé par les vallées de la Meuse, de la Chiers, de l'Ennemane et de La Bar.

Les Trois Cantons comportent à ce jour 51 communes. 19 700 habitants avec une densité de 42 habitants au km2, répartis à 75 % dans les bourgs et à 25 % dans les petits villages.

Les principales communes sont celles de Carignan, Mouzon, Douzy, Blagny, Raucourt et Margut.

Le secteur est de vieille tradition industrielle textile et métallurgique. L'activité agricole reste importante. L'originalité des Trois Cantons réside dans le fait qu'il existe un tissu industriel encore puissant dans un milieu et un environnement rural.

L'industrie emploie 2500 personnes. Les unités les plus importantes sont Faurécia et Arcelor à Mouzon, La Foulerie et Amphenol AIR LB à Carignan et Blagny, Turquais à Raucourt.

Les Trois Cantons, région d'élevage de qualité, comptent 450 exploitants agricoles, avec une superficie moyenne d'environ 50 ha.

L'artisanat et le commerce représentent 550 entreprises. CARIGNAN, qui en possède près de 20 %, constitue le pôle prépondérant, qui rayonne sur le secteur rural environnant.

A ce jour la commune est membre de trois structures :

- Communauté de Communes du Pays des Trois Cantons :
Source : Site Internet de la Communauté de Communes des Trois Cantons.

Créée en 1995, cette structure, dont le siège est située sur le territoire de Carignan, remplace le Syndicat Mixte qui jusque là supportait la Charte de territoire et permettait de mener des opérations intercommunales.

En 2006, la définition de la notion d'intérêt communautaire a permis de déterminer très clairement les champs d'intervention de la communauté de communes, à savoir :
- l'aménagement de l'espace communautaire,
- le développement économique,
- la protection et la mise en valeur de l'environnement,
- la politique de logement et du cadre de vie,
- les services à la famille,
- les actions culturelles et sportives.

- Syndicat Mixte de Gestion Forestière (S.M.G.F.) du Pâquis (voir S. 1.5.2. ci-après),

- Syndicat du Sud-Est, auquel elle a délégué la compétence assainissement autonome.

A ce jour, la commune de Williers est comprise dans le périmètre du S.CO.T. de Sedan créé par arrêté n°2006-287 en date du 9 juin 2006, et modifié depuis par l'arrêté n°2007-359 du 19 octobre 2007. Ce S.CO.T. englobe les territoires des Communauté de Communes du Pays Sedanais et des Trois Cantons, ainsi que les communes de Bazeilles et d'Escombres-et-le-Chesnois. Néanmoins, le syndicat mixte de communes chargé de sa gestion n'a pas encore été mis en place.

Petit village pittoresque, la commune de Williers est l'une des plus petites de France. Elle est frontalière avec la Belgique, Florenville n'étant distante que de 4 km.

La curiosité du village repose entre autres sur son implantation d'origine. Il a été édifié sur un éperon rocheux fermé par un mur très ancien, sans doute construit à l'époque celtique ou à l'époque romaine. On l'aborde dans un tournant, à l'improviste. Le village est formé d'une rue principale évasée, qui se termine au bout, par une petite église.

Un magnifique point de vue, derrière la chapelle St Barthélémy, offre un panorama sur la vallée de Chameleux (Belgique). D'ailleurs, il est impossible de parler de Williers sans mentionner Chameleux, tant la situation géographique a poussé les hommes à faire de Williers et de Chameleux une entité indissoluble.

On pourrait ajouter que "Williers, c'est une histoire de coeur...", le dépaysement y est garanti. C'est d'ailleurs ce qui fait l'attrait de Williers, de tout temps, pour les Florenvillois, et maintenant pour les touristes. Dans les archives de l'histoire de Florenville, on trouve déjà, au XVIIIeme siècle, des mentions occasionnelles de jeunes allant se promener le dimanche à Williers. Pendant longtemps, durant le règne de la loi Vandervelde, au temps de la "prohibition", lorsque la vente d'alcool était interdite dans les cafés, les hôtels et les restaurants belges, Williers exerçait une attraction certaine, avec son unique petit café, près de l'église "Chez Odette".
A l'époque il s'agissait d'un minuscule café, vieillot et sympathique, où l'accueil était souriant, affable, et où l'on pouvait déguster à son aise les alcools français, dans une délicieuse atmosphère pleine de simplicité et de cordialité.

A cette époque, l'accès à Williers en voiture était interdit par Chameleux. Il fallait passer par la douane du Paquis de Frappant, sur la route de Carignan. Un beau jour, victime de l'évolution universelle, la loi Vandervelde fut abrogée, la vente d'alcool redevint libre en Belgique, mais le petit café conserva son attrait. Les Florenvillois, les Gaumais, les touristes, continuaient à aller "Chez Odette", déguster le picon-vin blanc, ou le guignolet-kirsch, qui étaient bien meilleurs chez elle. Aujourd'hui, la commune est desservie par la R.D.48. Cette route départementale est raccordée sur la R.D. 981, qui relie au nord la France à la Belgique (Florenville) via la nationale 85.

En dehors de cette voie principale, le reste du territoire est structuré par :
- des chemins ruraux reliant à l'est le village à la Belgique (chemin d'Orval, chemin du Fond de Nanty, etc.) et à l'ouest et au Sud aux communes françaises limitrophes de Mogues et Puilly-et-Charbeaux.
- et des chemins d'exploitation agricole.

La commune a toujours porté le même nom, mais l'orthographe a varié au cours des siècles. Willare, Vuiliers, Wuilliers, Willieres puis enfin Williers depuis au moins l'époque révolutionnaire.

Williers a sans doute appartenu au pagus evodiensis puis aux comtés d'Yvois et de Chiny et au duché de Luxembourg. En 1528, le village est désert et ruiné, certainement à la suite de la guerre de 1521. Il ne compte que 3 feux en 1531.

Le village a suivi ensuite le sort des autres localités du Pays d'Yvois et a été rattaché à la France en 1659. A compter de 1662 et jusqu'à la Révolution, Williers appartint au duché et bailliage de Carignan, lequel relevait directement du Parlement de Metz. Si nous en croyons A. Hannedouche', pour une raison inexpliquée, Williers aurait observé la coutume de Vitry alors que la majorité des localités du pays d'Yvois suivait celle de Luxembourg dite plus tard de Thionville.

La voie romaine de Reims à Trèves, venant de Carignan et se dirigeant vers Arlon, passait au pied de l'éperon sur lequel est bâti Williers. En contrebas, à Chameleux, en territoire aujourd'hui belge, ont été dégagés les vestiges d'un important relais routier dont on peut visiter les fouilles.

A Williers même, à gauche en entrant dans le village, existent encore les restes d'un mur très solide, vestige d'une ancienne forteresse. Il s'agit sans doute là des restes d'une muraille qui barrait l'entrée du village et qui serait celtique ou gallo-romaine. Williers devenait alors un éperon barré.

Par ailleurs, de très nombreuses monnaies romaines ont été trouvées sur le site, il s'agit principalement de pièces du llieme siècle.
Pour l'archéologue belge J. Mertens, Williers fut au BasEmpire un point stratégique de premier ordre, mais il serait nécessaire d'y entreprendre un programme de fouilles sérieuses. Selon A. Hannedouche, Williers aurait été, sous le nom de Willare, une villa regia à l'époque carolingienne. Au cours du Moyen Age, le ruisseau de Williers, qui servait de limite, apparaît à plusieurs reprises dans le cartulaire d'Orval mais il n'existe pratiquement pas de renseignements sur l'histoire du village à cette époque.

En 1743, un procès verbal est dressé, portant reconnaissance des limites entre Florenville et Williers, depuis la Fontaine du Taureau jusqu'au Pied Cornu des bois de Williers et de Mogues. Cette reconnaissance est effectuée par les autorités et les anciens des deux communes

En 1757, des habitants décident le 12 novembre de la construction d'une fontaine (actuel lavoir de la rue Principale).

En 1789, Williers appartient au canton de Carignan, nouvellement créé.

En 1870, le village, situé à l'extrême frontière et éloigné de la voie de communication SedanMontmédy, a relativement peu souffert de l'invasion allemande. Les Allemands réquisitionnent à plusieurs reprises des fourrages, des grains et de l'avoine. Il en est de même pour des voitures, des chevaux et des hommes qui doivent conduire des convois allemands. Lors de la première guerre mondiale, dix habitants du village ont été tués. Peu avant 1939, une maison forte est construite à Williers. En partie ruinée, ses vestiges ont été intégrés dans une maison d'habitation. On peut encore l'apercevoir sur la gauche, quand on prend la route qui descend vers Chameleux.

Autres faits historiques locaux :

En 1570, les habitants n'ont pas d'église et ils doivent fréquenter celle de Mogues. En 1628, lors de la visite archidiaconale, l'église nouvellement reconstruite n'est pas encore consacrée. En 1656, au recensement, Williers est désert et il n'en subsiste que des ruines. En 1703, Jean PIERRARD fonde à Williers une chapelle consacrée à Saint Raymond.

En 1616, Le 25 mai, un titre confère aux habitants de Williers le droit de conduire leurs bestiaux en pâture sur une partie du territoire de Florenville. Ce parchemin se trouvait encore dans les archives de la commune en décembre 1888.

En 1727, il y aura d'ailleurs un différend entre les habitants de Williers et ceux de Florenville à propos de ce droit de vaine pâture. Les habitants de Florenville avaient empêché les chevaux de Williers de passer sur le chemin de la Pirée. Par jugement rendu à Luxembourg le 26 juin 1727, les habitants de Florenville sont condamnés aux dépens. Ce jugement s'appuie sur la convention faite en 1616.

En 1641, après la prise et la destruction d'Yvois (Carignan) par les Français en 1639, les généraux Piccolomini et Beck transforment le village de Williers en camp retranché, le Fort de Vuilliers. Les Français de M. de Sourdis s'en emparent le 9 juin 1641. "Ce fort estoit garni de remparts et parapets faits de terre et de fascines à l'épreuve du canon au milieu du Fort, y en avait un autre petit plus eslevé fait de fascines et de terre bien palissadé et fraisé". Après sa chute, le fort est rasé et le village avec lui.